La CACP a adopté récemment un plan de sobriété énergétique. Le groupe local EELV rappelle que c’est sous la contrainte d’une forte hausse du prix de l’énergie qu’un tel plan est mis en œuvre. Cela doit nous interroger.
Depuis des années (notamment les rapports successifs du GIEC ou dès 1972 celui de Meadows), nous relayons les alertes des scientifiques sur l’urgence qu’il y a à réduire les consommations énergétiques, notamment fossiles. C’est un impératif pour atténuer les effets du dérèglement climatique et tenir compte des limites de notre planète. Tout récemment encore, une étude indique qu’en France, le réchauffement s’annonce pire que prévu. C’est cette prise de conscience qui aurait dû amener les responsables politiques à agir bien davantage à tous les niveaux dans le cadre d’un plan global de sobriété et de réduction des inégalités.

En 2018, lors de l’élaboration du Plan Climat-Air-Energie Territorial (PCAET) de l’agglomération de Cergy-Pontoise, notre groupe local rappelait encore la nécessité d’avoir cette approche globale et une implication de l’ensemble des élus et des citoyens.
Vous n’avez pas entendu ces alertes et aujourd’hui, vous voilà forcés à agir, poussés par les coûts de l’énergie. Maintenant, nous sommes au pied du mur.

Si vous les aviez prises en compte,

    • vous auriez évité de construire une nouvelle piscine avec un bassin extérieur, chauffé toute l’année ;
    • vous auriez depuis longtemps réduit très fortement l’éclairage nocturne afin de préserver la biodiversité et réaliser des économies ;
    • vous n’auriez pas approuvé le projet Aren’Ice pour lequel chaque année vous versez une subvention de plus de 3,5 millions d’euros, à comparer aux 1,4 millions qui seront économisés par le plan de sobriété.
    • Comme le demandent les habitant.e.s, vous auriez mis la priorité sur l’isolation des bâtiments « passoires thermiques » afin de baisser les factures de chauffage…

Quel dommage que dans les années 1970 les villes nouvelles aient favorisé la voiture et les grandes surfaces et que le changement de cap soit si lent ! On aurait pu faire de Cergy-Pontoise une agglomération plus agréable à vivre, moins polluée, moins bruyante, avec de vrais centres-villes piétonniers et commerçants et un réseau complet de pistes cyclables. On aurait pu moins bétonner, laisser davantage de terres agricoles et d’espaces naturels.
Comme pour trop de collectivités territoriales et de gouvernements, ce sont les évènements extérieurs qui font enfin agir à Cergy-Pontoise : pandémies, guerres, etc.

En regrettant cette crise et condamnant fermement les dirigeants de la Russie responsables de cette guerre et de ses conséquences, nous constatons qu’un début de réalisme s’impose enfin. Il est plus que temps à Cergy-Pontoise d’accélérer la transformation écologique et énergétique en réorientant les finances locales vers des chantiers prioritaires, socialement et environnementalement utiles. C’est la voie à suivre pour contribuer à préserver ce qui peut encore l’être de notre planète en grand danger.