Déchéance de nationalité, état d’urgence:

Quelle efficacité ?

Les  attentats de janvier et novembre 2015 ont profondément atteint chacune et chacun d’entre nous. Comment éviter que cela ne se reproduise ? Assurément en renforçant les moyens humains et matériels de la justice et de la police.

Mais la déchéance de la nationalité française pour les binationaux que le gouvernement veut instituer  n’aura aucune efficacité vis-à-vis des candidats terroristes.

En revanche, elle introduirait une rupture de fait de l’égalité des citoyens français face à la loi. Bien évidemment, cette mesure ne concernerait qu’un nombre infime de personnes et peut-être aucun, si comme nous l’espérons tous, les actions terroristes s’arrêtaient. Mais elle serait de façon symbolique comme un coin enfoncé dans notre démocratie alors que, plus que jamais, nous avons besoin de cohésion sociale et de fraternité.

Par ailleurs, la prolongation de l’état d’urgence et son inscription dans  la constitution comportent le risque d’un état d’urgence permanent, première glissade vers la fin de l’état de droit et de l’équilibre des pouvoirs judiciaires et administratifs.

Cette surenchère sécuritaire avec la droite et l’extrême droite est dangereuse. Elle est un frein face aux autres urgences, sociales et climatiques qui sont devant nous et pour la construction d’un monde de paix et d’un autre modèle de société mettant l’humain au cœur des projets.

André Martin